Après le Nevada et la Floride, Google vient d’obtenir de la Californie l’autorisation pour les « Google cars » à rouler sur ses routes. Il s’agit de voitures à conduite totalement automatique et la mobilité s’en trouve changée. Pour être plus précis, la législation permet désormais à de tels véhicules de pouvoir circuler librement. Cependant, il faut qu’un conducteur humain se trouve à son bord et puisse à tout moment reprendre le volant en cas de besoin.
Les « Google cars » sont déjà rodées
Cette nouvelle peut paraître extraordinaire car ce type de voitures est encore, pour la plupart d’entre nous, du domaine de la science-fiction. Et pourtant… depuis deux ans, Google a parcouru sur des voitures de marque Toyota Prius spécialement équipées près de 500 000 kilomètres sans conducteur.
Cela fait le bonheur de Sergey Brin, cofondateur de Google. Il a déclaré : « Si nous sommes fascinés par les voitures capables de se conduire seules, c’est que cela va transformer la vie de bien des gens ».
Google n’a pas lésiné sur les moyens afin de mener à bien son projet de « self driving car ». Dès 2010, il a recruté les meilleurs spécialistes, notamment parmi les participants au Darpa Grand Challenge. Il s’agit d’une course annuelle de voitures sans pilote organisée par le Département américain de la Défense.
Les spécificités techniques des « Google cars »
Les « Google cars » sont dotées d’un système de pilotage automatique qui utilise :
- Un récepteur GPS (Global Positioning System). Le système de navigation et de positionnement par satellite l’utilise. Cela nécessite la réception des signaux de quatre satellites (trois pour le point d’intersection des trois sphères, un quatrième pour la synchronisation du temps). Le récepteur mobile est capable de calculer sa position géographique par triangulation avec une précision de l’ordre du mètre
- Un capteur de mouvement inertiel. Il est constitué d’accéléromètres et de gyroscopes capables de mesurer les accélérations et les vitesses de rotation du porteur (ici le véhicule) selon les 3 axes de l’espace
- Un lidar. C’est un capteur rotatif implanté sur le toit du véhicule. Il permet une télédétection à 360° par laser à impulsions de tout ce qui se situe dans un environnement proche du véhicule (environ 62 mètres). Il génère alors une carte 3D
- Une caméra vidéo. Elle est installée près du rétroviseur. Elle sert à détecter les feux de signalisation. Grâce aux ordinateurs embarqués à bord, elle reconnaît tous les obstacles mobiles (piétons, cyclistes)
- Un estimateur de position. Il s’agit d’un capteur installé sur la roue gauche du véhicule. Il mesure les légers mouvements de la voiture et facilite son positionnement précis sur la carte
- Quatre capteurs radars. Ils sont fixés sur le véhicule (trois à l’avant et un à l’arrière). Ils servent à déterminer les positions des objets éloignés.
Le premier trajet va se dérouler de manière habituelle et servir à recueillir toutes les données utiles pour la future navigation autonome. Le véhicule pourra ensuite refaire ce même trajet, de manière autonome cette fois, en n’ayant plus qu’à gérer les éventuelles modifications de signalisation.
Comment les « Google cars » modifient la chaîne de valeur dans l’industrie automobile
Les constructeurs automobiles aux États-Unis tout comme en Europe s’inquiètent. Ils s’interrogent sur le véritable but poursuivi par Google. En effet, l’idée de devenir à terme de simples fournisseurs de matériels ne les enchantent pas.
Ils ont pourtant contribué à des projets de même nature dont certains ont été poussés par l’Europe. On peut ainsi citer : Have It (« Highly Automated Vehicles for Intelligent Transport »). Son objectif était d’explorer différents degrés d’automatisation du véhicule. Quant au projet Sartre (« Safe Road Trains for the Environment »), il étudie la possibilité de former des convois de voitures sur les autoroutes. Il ne va pourtant pas aussi loin que Google jusqu’à ce jour.
Officiellement, Google annonce que sa solution technologique a pour objectif de préserver des vies en évitant les accidents sur les routes. Pour autant, il est vraisemblable qu’au moment opportun, son avantage concurrentiel lui servira à se positionner sur un marché automobile en pleine recomposition autour de la mobilité.
Il est évident qu’il aura un rôle prépondérant à jouer dans la chaîne de valeur de l’industrie automobile. En effet, sa base de données 3D patiemment constituée au fil des ans représente un vrai trésor de guerre. Elle sera sans nul doute commercialisée auprès des constructeurs automobiles.
Pour mémoire
Rappelons enfin quelques-uns des logiciels et services qui ont permis à Google de se hisser avec Apple, Facebook et Amazon au rang des « Big Four » d’Internet depuis sa création en septembre 1998 :
- Le moteur de recherche Google
- La messagerie Gmail
- Certains logiciels emblématiques comme Google Earth ou Picasa
- Le système d’exploitation Android pour les téléphones mobiles
- Et le site de partage de vidéos YouTube.