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L’initiative PayLib a-t-elle une chance de réussir ?

Paylib

Le 24 septembre 2013, trois banques, la Banque Postale, BNP Paribas et la Société Générale,
ont lancé une innovation de service, leur solution de paiement en ligne destinée à l’e-commerce et au m-commerce (Internet fixe et mobile).

PayLib, un nouvelle solution de paiement en ligne

Le nom « PayLib » qu’elles ont choisi de donner à ce nouveau service fait à la fois écho à PayPal, actuel leader du marché avec un service similaire. Il rappelle aussi les deux services publics, Vélib pour le vélopartage et Autolib pour l’autopartage, déjà bien connus des Franciliens.

Cette nouvelle offre 100 % française est censée concurrencée à terme PayPal en France. Elle s’adresse à 23 millions d’utilisateurs potentiels et devrait être disponible sur Android début 2014. A la fin novembre 2013, 120 000 utilisateurs s’étaient enregistrés à ce service.

Pour pouvoir en bénéficier, l’utilisateur doit s’inscrire en ligne afin d’ouvrir son compte PayLib (opération gratuite pour les particuliers). Ensuite, à chaque achat sur un site marchand qui proposera ce moyen de paiement, il devra s’identifier à l’aide d’un login et d’un mot de passe choisi sur PayLib au lieu de devoir saisir ses coordonnées bancaires et le trigramme. La banque effectuera alors directement le paiement au site marchand sans communiquer les données du client.

Quelques fournisseurs ont ajouté PayLib aux moyens de paiement déjà proposés à leurs clients. C’est le cas de : Show-roomprive.com, Vente-prive.com, Photoweb et La Poste. Voyage-sncf.com, Priceminister, Leroy Merlin et d’autres devraient les rejoindre courant 2014.

Pour un site marchand, opter pour PayLib nécessite de souscrire un contrat VAD (vente à distance). Il lui faut aussi régler des frais d’installation et une cotisation mensuelle dont les montants vont varier en fonction du nombre de transactions enregistrées mensuellement par ce site. Actuellement, à titre promotionnel, les 200 premières transactions mensuelles PayLib sont incluses dans l’abonnement. Par la suite, elles vont faire l’objet d’une facturation à 0,09 € HT en sus de la transaction unitaire.

Le paiement en ligne en pleine croissance

Selon la FEVAD, le chiffre d’affaires généré par l’e-commerce B to C a représenté en France 45 milliards d’Euros en 2012, chiffre en retrait par rapport à d’autres pays européens, mais qui devrait progresser en 2013. Le paiement par carte bancaire reste cependant privilégié par les utilisateurs à ce jour puisqu’il représente 80 % des transactions enregistrées.

Désormais, il sera donc possible de réaliser un paiement simplifié et sécurisé via PayLib. Celui-ci
vient de rejoindre le peloton des autres solutions de portefeuilles en ligne représentant actuellement environ 26 % des paiements en ligne.

Parmi ces solutions, PayPal se taille la part du lion pour avoir été il y a 13 ans le premier à proposer ce type de service innovant. Son rachat par eBay en 2002 lui a permis de dynamiser son utilisation et d’assurer son succès.

L’offre PayPal propose, outre la possibilité de payer en ligne, celle d’envoyer et de recevoir de l’argent en ligne. Elle n’est pas limitée qu’aux particuliers puisque les entreprises peuvent aussi y souscrire. Là également, l’ouverture d’un compte est simple, rapide et gratuite.

Cependant, pour les sites marchands, il n’est pas nécessaire de souscrire un contrat VAD ni de payer des frais d’installation ou d’abonnement. Le modèle économique repose sur une tarification dégressive appliquée en fonction du volume des paiements reçus. Présent dans 193 pays et traitant 24 devises différentes, PayPal compte plus de 100 millions d’utilisateurs et plusieurs centaines de milliers d’entreprises.

Une concurrence intense

Pour PayLib, la concurrence va s’avérer rude puisque, indépendamment de PayPal, de grands acteurs américains tels qu’Amazon proposent « Amazon Payments » et Google « Google Chek Out ». Visa et Mastercard veulent aussi s’engager dans la bataille avec leur propre projet…

Rappelons également qu’en février 2011, les opérateurs mobiles français ont lancé « Buyster ». Il s’agit d’une solution qui permet d’associer une carte bancaire à un téléphone mobile. En mai 2011, le Crédit Agricole a proposé sa solution de paiement sécurisé appelée « Kwixo » en s’appuyant sur 600 sites partenaires et annonçait déjà vouloir concurrencer PayPal ! Pour autant, à ce jour, aucune de ces deux offres n’a vraiment décollé.

Qu’adviendra-t-il alors de la nouvelle offre PayLib ? Sa formulation manque cruellement d’originalité et ne contient pas d’éléments de différenciation significatifs par rapport aux offres de ses concurrents. Elle risque fort de ce fait de ne pas atteindre la masse critique de clients escomptée pour parvenir à se positionner sur le marché en plein essor du paiement en ligne.

Paiement en ligne social et solidaire pour What Is

La startup What Is It propose quant à elle via son site https://paygreen.io une solution de paiement en ligne sociale et solidaire, particulièrement innovante. En effet, elle incite les internautes à faire des achats écoresponsables. Elle leur permet aussi de les régler sans utiliser leur carte bancaire dès lors qu’ils ont ouvert un compte PayGreen sur ce site gratuitement.

Chaque achat donne droit à des Greens qui représentent des points de fidélité (1 Green pour 0,10 € d’achat) cumulés dans un porte-monnaie électronique mis à leur disposition. Les Greens peuvent alors être dépensés auprès d’un réseau d’enseignes 100 % vertes ou être utilisés pour faire un don à une association (Institut Pasteur, Handicap International, Colibris, 1001 Fontaines…).

La solution PayGreen permet :

  • Aux entreprises partenaires qui y adhèrent de traduire d’une manière très concrète leur contribution aux enjeux de développement durable (RSE) par la signature d’une charte éthique
  • Et aux consommateurs citoyens de récompenser ces mêmes entreprises en leur redistribuant les Greens cumulés au fil de leurs achats, instaurant ainsi un cercle vertueux, ou bien de réaliser un don volontaire auprès d’une association ce qui leur donne le sentiment valorisant de participer directement à une action sociale et/ou environnementale.

Cette initiative répondant parfaitement aux attentes du marché, elle devrait connaître un succès mérité. On ne peut que regretter que les concepteurs de PayLib ne se soient pas rapprochés de PayGreen avant le lancement de leur offre, mais il est toujours temps.

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