Le « Hype Cycle » est un rapport annuel publié chaque année en juillet par le Groupe Gartner depuis 2005. En matière d’innovation, il couvre plus de 2 000 technologies concernant différents secteurs d’activité. De ce fait, il représente un cadre conceptuel particulièrement intéressant pour comprendre comment les technologies évoluent depuis leur invention jusqu’à leur déploiement sur le marché. Le cheminement suivi est assez simple. Gartner l’a traduit sous la forme d’une courbe qu’il appelle le « Hype Cycle ».
Mode d’emploi de l’« Hype Cycle »
Cette courbe part de la constatation suivante. Quand une nouvelle technologie voit le jour, elle apporte d’immenses espoirs à tous ceux et celles dont elle est susceptible de transformer la vie, voire de la révolutionner. Après une période d’euphorie largement relayée par les médias, le soufflé retombe. La raison en est que les promesses n’ont pas été au rendez-vous. Pourtant, il y a eu des tentatives d’intégration de cette technologie dans de nouveaux produits et services.
Pour autant, certaines organisations besogneuses vont poursuivre leurs efforts et y parvenir. Dès lors qu’il y aura un bénéfice utilisateur avéré, le déploiement de cette technologie se fera. Ce peut être sur un marché de masse ou sur un marché de niche selon le cas. C’est ce que Gartner désigne sur sa courbe sous l’appellation « Plateau de la productivité ».
Ainsi, la courbe de Gartner met en évidence que chaque technologie se déplace au fil des ans le long du cycle à des vitesses différentes. Elles traduisent l’évolution de sa maturité d’adoption par le marché et de ses applications. Ainsi, certaines d’entre elles disparaissent purement et simplement.
Quelles sont les technologies les plus prometteuses ?
Concernant le « Hype Cycle » 2014, parmi les technologies analysées, l’Internet des objets et les machines autonomes s’avèrent être les plus prometteuses.
L’Internet des objets
L’Internet des objets arrive au sommet de la courbe. Il ravit la place occupée en 2013 par le Big Data. Rien d’étonnant à cela quand on voit la place grandissante occupée par les technologies portables (« wearable technologies »). Désormais, elles sont présentes dans les vêtements (chaussures de sport, pulls…) et les accessoires (montres, bracelets, lunettes, bijoux, lentilles de contact…). On les trouve également dans les technologies intégrées dans les bâtiments et dans toute sorte d’équipements industriels et domestiques. Leur objectif est de contrôler le bon fonctionnement et la consommation des fluides (eau, gaz, électricité).
Les secteurs d’activité impactés sont très variés. Ainsi, ils vont de la santé au sport en passant par les transports, les loisirs, la domotique et la sécurité. Samsung, Google et Apple ont saisi cette opportunité pour se positionner en tant qu’intégrateurs grâce à de nouvelles plates-formes (hubs). Ce faisant, ils veulent mettre en œuvre des écosystèmes dédiés qui sauront tirer parti des objets connectés et des métadonnées qu’ils génèreront.
Les machines autonomes
Les machines autonomes devraient quant à elles progresser en 2015 si elles tiennent bien toutes leurs promesses. En effet, elles constituent un vaste champ d’innovations qui ouvre des perspectives très intéressantes et diversifiées. Par exemple, on peut citer : les assistants personnels virtuels, l’humain augmenté, les smart robots, les biochips, les véhicules autonomes, la traduction vocale instantanée, les questions/réponses en langage naturel, le contrôle des machines par le geste ou la reconnaissance vocale. Cependant, toutes ces innovations ne se situent pas au même niveau de progression. Certaines d’entre elles ont déjà atteint le plateau de la productivité.
Quel est l’intérêt du « Hype Cycle » pour les organisations ?
Au-delà de la simple curiosité intellectuelle, l’intérêt du « Hype Cycle » de Gartner vient du fait qu’il permet aux organisations d’avoir plus de visibilité sur les technologies émergentes et les tendances à surveiller. Il leur permet également de comprendre quand et comment il faut en tenir compte dans le développement de leurs futurs produits et services. En effet, c’est un excellent moyen pour répondre aux attentes de leurs clients ou administrés, rester concurrentielles et améliorer leur efficacité opérationnelle.
Ainsi, plutôt que de se laisser influencer par le battage médiatique qui annonce l’arrivée d’une nouvelle technologie, les organisations peuvent vérifier au fil des ans l’évolution de la maturité de telle ou telle technologie sur la courbe du « Hype Cycle ». Elles seront ainsi en mesure pouvoir l’intégrer dans une nouvelle offre de produit ou service au meilleur moment et sans prendre le risque de gaspiller leurs ressources inutilement.
Cependant, le chemin qui consiste à passer de l’idée au marché est difficile et parsemé d’embûches. Qui plus est, pour un très grand nombre de nouveaux produits et services, les échecs après lancement sur le marché sont plus nombreux que les succès. Qui plus est, au-delà des technologies, les organisations doivent s’approprier des méthodes de recherche, des approches de conception (stratégie Océan Bleu, Design Thinking, méthode d’Owen…) et des cadres conceptuels. Pour finir, elles ne doivent pas hésiter à se faire accompagner par des partenaires aguerris afin de concevoir des produits et services réellement innovants et durables.
En conclusion
Les nouvelles technologies font désormais partie intégrante de notre vie quotidienne. Elles sont devenues omniprésentes et incontournables aussi bien dans les environnements urbains que ruraux. Du fait de la rapidité de leur émergence et de la complexité de leur mise en œuvre, le « Hype Cycle » peut être vu comme une boussole qui guide nos choix d’investissement. Nul doute que certaines de ces technologies conduiront à des changements de paradigme qui viendront bousculer nos habitudes d’agir et de penser. Alors rendez-vous est pris pour analyser le prochain « Hype Cycle » de 2015 et ajuster le cap en conséquence !